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Des dépenses en perpétuelle augmentation

Malgré les baisses fiscales, les dépenses de l’Etat de Genève sont en perpétuelle augmentation. Cela s’explique en partie par la composition particulière du Grand Conseil genevois qui trouve à la fois une majorité pour voter des baisses d’impôts et une majorité pour augmenter les dépenses. Ainsi, les années passent et les dépenses par habitant augmentent, donnant tort aux détracteurs de toute baisse d’impôts qui brandissent le spectre d’une cure d’austérité.

Depuis l’introduction de la LIPP en 2010, non seulement les recettes fiscales ont progressé, mais les dépenses aussi. Ce constat semble aussi se vérifier à la suite de la présentation des comptes 2021. Malgré le vote de la RFFA en 2019, les comptes 2021 se clôturent sur un excédent de revenus de 49 millions de francs. Ils affichent des revenus totaux de 10 milliards de francs (un record, soit 18,4% de plus que le budget 2021 et une hausse de 1 milliard (+12,1%) par rapport aux comptes 2020). Les charges, quant à elles, atteignent 10 milliards en 2021 et dépassent le budget de 667 millions (+7,1%), et comprennent les dépenses supplémentaires liées à la pandémie.


 

En 2016, date de notre dernière étude fiscale, force était de constater que Bâle-Ville avait ravi à Genève la première place du classement des trains de vie les plus dispendieux. La situation est identique en 2019. Avec quelque 22 000 francs par habitant (24 500 en comptant les investissements), les collectivités publiques genevoises ont dépensé en 2019 nettement plus que leurs homologues des autres cantons, à l’exception de Bâle-Ville.

Il est évident qu’un canton urbain et densément peuplé assume des charges plus élevées qu’un canton ne présentant pas de profil de canton-centre. Mais d’autres pôles économiques sont nettement moins dépensiers. Ainsi, Zurich, autre grand centre confronté aux mêmes types de défis en termes de logement, de transport ou d’éducation, se contente de 14 000 francs, (16 000 avec les investissements). Le grand canton alémanique, tout comme le canton de Vaud d’ailleurs, se situe donc très près de la moyenne des cantons, qui s’établit à quelque 13 000 francs (15 000 en comptant les investissements).

Dans le détail et à titre d’exemple, Genève dépense proportionnellement des sommes élevées pour la culture et le social. Ainsi, loin d’adopter des politiques d’austérité, il est en fait le canton le plus généreux en la matière. Genève (canton et communes) consacre ainsi près de 660 francs par an par habitant à la culture, soit plus de 20% de plus que le canton de Bâle-Ville, près du triple de Zurich et plus de cinq fois plus que Berne.

Ce ne sont donc pas les grands travaux d’infrastructures, nécessaires pour répondre au développement du canton, qui sont responsables de ces fortes dépenses, mais bien le budget de fonctionnement. En effet, en proportion, Genève investit moins que Zurich, par exemple (quelque 2 500 francs par habitant sur un total de 24 500 francs environ pour Genève et environ la même somme par habitant pour un total de 16 000 francs pour Zurich).


AIDE SOCIALE


« 1923 francs / habitant, telle est la somme consacrée à l’aide sociale et l’asile par les collectivités publiques genevoises en 2019. C’est presque 1,5 x plus qu’à Bâle-Ville et près de 2 x plus qu’à Zurich. »