Lors de la précédente étude fiscale de la CCIG (parue en 2016 sur la base des chiffres de 2013), le constat était sans équivoque. Genève se caractérisait par une grande fragilité de sa pyramide fiscale. C’est toujours le cas aujourd’hui. Tant pour les personnes physiques que pour les entreprises, cette pyramide repose en effet sur une base très étroite : une faible proportion de contribuables alimente la majorité de l’impôt. En d’autres termes, la pyramide fiscale genevoise ressemble à un triangle posé sur sa pointe et dont la base est orientée vers le haut. Quelques personnes à la pointe soutiennent la majeure partie de l’édifice : une petite base pour une lourde charge, ce qui rend l’équilibre fragile.
Dès lors, il suffit que quelques grands contribuables, qu’il s’agisse de personnes physiques ou d’entreprises, quittent le canton pour que les finances publiques en pâtissent. Parfois, il suffit à ces grands contribuables de traverser la Versoix pour trouver une situation fiscale légèrement meilleure. Mais pour ceux qui souhaitent conserver des conditions cadre similaires à Genève tout en profitant d’une fiscalité nettement plus attractive, il leur suffit de traverser la Sarine. Nul besoin de s’exiler à Dubaï, Malte ou autres Bahamas pour trouver des cieux fiscaux plus cléments.